AGRICULTURE
En Camargue, Alpina déploie un Bio zéro pesticide
Aller plus loin que les cahiers des charges et développer de bonnes pratiques utiles à l'ensemble de la filière : c'est l'objectif d'Alpina Savoie et de son partenaire Biosud, qui ont missionné l'Institut de recherche de la Tour du Valat pour travailler sur la culture du blé dur Biologique. Une céréale qui peine à s'imposer en France, du fait des difficultés rencontrées pour assurer des rendements et un niveau de qualité conformes aux attentes.
Cela n'a pas empêché le pastier français à vouloir s'engager fortement dès 2019 : tout pesticide, y compris ceux autorisé en bio, est désormais exclu des cultures destinées à sa production. A cette même période, l'entreprise a souhaité mesurer l'impact d'une telle mesure sur la biodiversité, et partager plus largement ses expériences. De premiers enseignements viennent d'être diffusés, portant sur des éléments telles que les nichoirs, les bandes enherbées, les haies à trouées ou encore l’impact des roseaux en bordure des canaux présents en Camargue, coeur de l'étude.
Les constats vont en faveur d'un meilleur respect de ces paysages : leur diversité permettra de redévelopper la biodiversité. L'accroissement de la diversité des cultures dans les rotations est une pratique à porter auprès des agriculteurs, qui devront également préserver les zones non-cultivées à proximité des cultures (marais, prairies, boisements).
L'idée des nichoirs permet, quant à elle, d'attirer des espèces telles que les oiseaux et chauve-souris, qui consomment des ravageurs des cultures. De quoi améliorer naturellement les rendements, sans recourir aux traitements.
Si ces constats ont un intérêt direct sur la culture du blé dur, de telles expériences sont riches d'enseignement pour l'ensemble de la filière céréalière, dont l'ancrage dans les territoires passe également par le respect de la terre et du vivant.