MEUNERIE
84 emplois supprimés aux Grands Moulins de Strasbourg
Sur le site du Port du Rhin, la nouvelle était attendue depuis plusieurs semaines. La plupart des employés des Grands Moulins de Strasbourg, renommés Moulins Advens depuis leur reprise en 2019, sont concernés par le Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE) mis au point par la direction de l'entreprise : 84 postes sur 88 seront supprimés, avec la fin de l'activité de meunerie. Au terme du processus, seule l'unité dédiée à la fabrication de beurre d'arachide, commercialisé sous la fameuse marque Dakatine, restera active.
Face à cette situation, les syndicats ne cachent pas leur amertume, dénonçant pour certain la volonté délibérée du groupe Advens de fermer le site strasbourgeois "C’était une volonté d’Advens d’arrêter toute activité de transformation à Strasbourg", déclarait Dorothée Untergberger, déléguée générale de l’Union des syndicats des travailleurs de l’agroalimentaire, au journal l'Humanité. De son côté, l'entreprise franco-sénégalo-libanaise met en avant un contexte difficile, associant la baisse de consommation de pain ainsi que les hausses du cours du blé et de l'énergie. Dès lors, "il est devenu trop cher de produire de la farine et de l'exporter" selon Karim Ait Talb, directeur général délégué du groupe Advens.
Pour préserver l'emploi et l'activité industrielle, l’Eurométropole de Strasbourg se mobilise. Sa présidente Pia Imbs déclarait mi-avril "Nous conjuguons nos efforts afin qu’une solution de reprise du site et de ses 88 salariés puisse être envisagée dans les meilleurs délais. (...) Une attention particulière sera portée à la qualité du plan de sauvegarde, ainsi qu’aux actions favorisant le reclassement, afin de permettre aux salariés un retour à l’emploi dans les meilleures conditions.". Malgré tout, la volonté politique devra faire face à la réalité du marché : l'outil des Grands Moulins de Strasbourg est à présent inadapté à l'environnement concurrentiel, étant à la fois largement surcapacitaire et peu efficace pour participer au développement des nombreuses démarches qualité présentes au sein de la filière blé-farine-pain. Autant d'éléments qui assombrissent considérablement les horizons de ce bâtiment, qui pourrait trouver de nouvelles orientations, notamment par le biais d'un éventuel programme immobilier dont la rumeur circule depuis plusieurs semaines.