Nina Métayer élue meilleure pâtissière du monde par l'UIBC

C'est un titre à la saveur toute particulière qui a été remis à Nina Métayer le 25 octobre dernier : à l'occasion du salon munichois Iba, l’UIBC (International Union of Bakers and Confectioners, ou Union Internationale des Boulangers et Pâtissiers en français) tenait son diner de gala... l'occasion pour l'organisation de décerner la distinction de "World Confectioner 2023", traduit plus simplement Meilleur Pâtissier du Monde. La pâtissière de 35 ans devient ainsi la première femme à accéder au titre, qui s'inscrit dans le prolongement du parcours de la cheffe : élue pâtissière de l'année par les magazines Le Chef puis Gault et Millau en 2016 et 2017, celle qui est devenue au fil des années une orfèvre du sucré ne se prédestinait pourtant pas à épouser cette voie.

Originaire de La Rochelle, c'est lors d'un voyage au Mexique que Nina Métayer se prend de passion pour la boulangerie. Elle achève tout de même un cursus général par l'obtention d'un bac littéraire, puis obtient un CAP boulanger en apprentissage. La pâtisserie ne viendra qu'après, une fois la jeune femme arrivée à Melbourne (Australie). Piquée par le virus du sucré, elle décide alors de passer un CAP pâtissier au sein de l'Ecole Ferrandi Paris. S'ouvrent alors les portes d'établissements prestigieux, telles que les cuisines du chef Yannick Alléno (sous la direction du chef pâtissier de l'époque, Camille Lesecq), puis celles d'Amandine Chaignot et enfin de Jean-François Piège. Après un passage au sein du Café Pouchkine, l'enseigne parisiano-moscovite fondée par Andrey Dellos, Nina Métayer s'émancipe : masterclasses dans le monde entier, participation à des jurys (Bocuse d’Or, World Chocolate Masters)... ce qui l'amènera à créer sa propre entreprise en 2019, tout d'abord pour réaliser des missions de conseil et produire du contenu afin de partager son savoir-faire pâtissier, puis pour développer sa propre vision de la pâtisserie au travers de la marque Délicatisserie, initialement 100% digitale.

Cette succession de réussites pourrait sonner comme une revanche vis à vis de ceux qui pensaient qu'il n'était pas possible d'associer les titres de maman, pâtissière et cheffe. C'est plutôt le fruit d'un travail acharné, où la solide équipe rassemblée au laboratoire d'Issy-les-Moulineaux (92) et l'accompagnement du mari de la cheffe tiennent un rôle important. A présent, l'entreprise compte deux points de vente physiques, au sein du Printemps du Goût (Paris 9è) et des Halles d'Issy (92). Grâce à cette mise en lumière, la structure et sa dirigeante devraient se voir ouvrir de nouvelles opportunités. Parmi les rêves de la pâtissière, l'ouverture de points de vente répartis à travers le monde... avec toujours, comme fil conducteur, le respect du savoir-faire, de l'humain, de la transmission et de la singularité de chaque lieu. Un challenge qui, s'il est accompli, devrait définitivement prouver que Nina Métayer a atteint les étoiles de la gastronomie sucrée.