Viennoiserie : la folie du Supreme emporte Paris

Un glaçage gourmand, un coeur rempli de crème qui s'épanche généreusement lors de la dégustation, un visuel laissant apparaître toutes les strates de feuilletage sur la tranche... le Supreme, initialement développé par le café new-yorkais Lafayette coche toutes les cases d'un produit alléchant, parfaitement adapté pour une mise en avant sur les réseaux sociaux.
Nous avions évoqué sa possible arrivée sur notre territoire il y a quelques semaines : c'est à présent chose faite, chassant par la même occasion l'attention portée aux autres viennoiseries et gourmandises érigées dernièrement en tendances, à l'image du Cruffin ou du Mazitozzo. 

A Paris, les boulangeries Frappe (11è arrondissement) et BO&MIE (3 adresses dans la capitale) se sont engouffrés dans la tendance, avec des produits nommés "Frappe'Roll" ou "New-York Roll". L'attrait de ces références tient surtout au visuel et à l'aspect social de la consommation, devenu essentiel pour certaines jeunes générations. Les recettes à mettre en oeuvre demeurent classiques et faciles à mettre en oeuvre, avec une enveloppe de pâte levée feuilletée, un glaçage chocolat (ou autre parfum) et une crème légère foisonnée (type chantilly). L'enjeu principal est de garantir la fraicheur du produit, sa durée de vie étant limitée par l'humidification progressive du feuilletage. De plus, un tel hybride viennoiserie-pâtisserie supporte mal d'être stocké au froid, malgré les risques en terme de sécurité alimentaire. Dès lors, un garnissage "minute" serait à préconiser, ou la réalisation de petits lots de production au fil de la journée.

Au delà du produit en lui-même, la fréquence toujours plus marquée d'apparition de nouvelles tendances sur le marché de la viennoiserie met en lumière l'importance de renouveler son offre de façon fréquente, tout en communiquant autour de ces créations, autant en boutique que sur les médias digitaux. Une fois encore, ce sont les pays anglo-saxons qui sont vecteurs d'influence et amplifient le métissage de l'alimentation, sur un sujet où le savoir-faire français est pourtant unaninement reconnu : associer faire-savoir et savoir-faire sera indispensable pour continuer à faire vivre la boulangerie à la française.